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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/113

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par n’en former plus qu’une qu’il ne pouvait chasser.

Mais qu’étaient donc ces impressions et le tourment qu’elles lui donnaient en comparaison de la présence, dans sa chambre, de cette fille aux façons insolites ? Lampieur ne le savait que trop et, tout en observant Léontine, c’était elle d’abord qu’il aurait désiré de chasser s’il avait pu. Or, Léontine s’habillait près du lit, et Lampieur se reprochait sa conduite de la veille et le désir inexplicable qui s’était emparé de lui. À présent que ses sens ne le conduisaient plus, il n’éprouvait aucun désir pour Léontine. Avait-il pu, même, la désirer ? Il ne comprenait pas. Quel appétit malsain l’avait poussé vers elle ? Quels goûts bizarres ? Lampieur les reniait. Il ne pensait qu’à sortir de sa chambre, qu’à descendre dans la rue et, là, qu’à trouver une excuse pour abandonner Léontine à son sort et ne plus la revoir.

… Cependant, quand ils furent dans la rue, ils éprouvèrent une gêne insurmontable et, bien que désireux l’un l’autre de se quitter, ils n’osèrent pas s’en faire l’aveu, car ils a