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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/115

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Il désigna d’un geste une direction tout opposée à celle du bar et, machinalement, la suivit sans mot dire.

— C’est que, murmura Léontine au bout de peu d’instants, il va falloir que j’aille à mon hôtel.

Lampieur ne sourcilla point.

— Ben ! tu iras, fit-il… Est-ce que c’est loin d’ici ?

— C’est assez loin.

— Je t’accompagne, dit Lampieur. Et il marcha contre Léontine qui prit à gauche et remonta bientôt le boulevard de Sébastopol où les devantures s’allumaient.

À pareille heure, toute sorte de gens encombraient les trottoirs et les tramways glissaient sur leurs rails comme des flèches de lumière. Des agents, à certains croisements, arrêtaient les voitures ; des piétons attendaient, se rassemblaient, puis les voitures reprenaient, une à une, leur course perpétuelle et les piétons traversaient la chaussée.

La nuit tombait. Çà et là, bordant les trottoirs, des bancs entre les arbres accueillaient