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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/13

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— Quel temps ! fit observer Mme Berthe, en secouant son parapluie.

Elle s’approcha du poêle : Gilberte toussait.

— Un marc ? proposa la grosse Thérèse.

— Oui, dit Gilberte, d’une voix éteinte.

— Et vous ? demanda Léontine à Yvette et à Lilas dont elle copiait les manières.

Elles acceptèrent un grog et Lampieur, qui se tenait debout, contre le zinc, les regardait.

Toute son angoisse lui venait de ces filles, car il ne savait pas laquelle s’était certainement aperçue de son absence du fournil, la nuit du crime, à l’heure précisément que les journaux indiquèrent, dès le lendemain, pour avoir été cette heure-là.

Comment se faisait-il que cette désignation formelle n’eût pas éveillé dans l’esprit de ces femmes le plus léger soupçon ? Lampieur, les premiers jours, pensa qu’il était perdu et s’il ne se perdit pas lui-même, en prenant la fuite, c’est à coup sûr moins par raisonnement qu’à