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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/160

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élation.

Léontine secoua la tête.

— Il y a des moments qu’on ne sait plus, fit Lampieur… On ne peut pas se retenir… On est poussé… on est entraîné par les mots… On va trop loin.

— Oh ! répliqua, sans le regarder, Léontine, ce n’est pas pour ça que je pleure…

— Alors ?

— C’est pour des autres choses, avoua-t-elle.

Lampieur n’insista pas.

— Oui, conclut-il d’une voix sourde.

Une gêne inexprimable le saisit, car ces autres choses que Léontine venait brusquement d’évoquer, Lampieur ne cessait d’y penser et il ne voulait pas qu’elle s’en aperçût.

C’était le soir. Par la lucarne ouverte Lampieur voyait le ciel tout rosissant s’emplir d’un duvet de vapeurs calmes et délicates qui s’élevaient avec lenteur. Il demeura presque une minute à regarder en l’air, puis il se secoua et, se tournant vers Léontine :

— Quelles choses ? questionna-t-il péniblement.

Léontine tressaillit.