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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/162

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maussade, d’avoir contre moi cette idée. C’est à cause d’elle qu’on se fait du mal. Ne dis pas non… Depuis qu’on est ensemble, il y a toujours eu ton idée entre nous… Alors, qu’est-ce que tu veux ? moi, j’ose pas m’en défendre parce que tu ne ferais qu’y croire encore plus et te méfier…

Léontine l’écoutait parler sans l’interrompre et tous les mots qu’il lui disait n’arrivaient pas à la convaincre. C’était ceux qu’il lui avait dits, déjà, pour essayer de la persuader qu’il n’était pas coupable. Pourquoi mentait-il à nouveau ? Pourquoi prenait-il tant de peine pour tenter de faire accroire le contraire de la vérité ? Léontine savait que Lampieur avait commis le crime de la rue Saint-Denis. Il le lui avait presque avoué le soir où elle s’était évanouie… Bien plus, par ses manières, ses perpétuelles inquiétudes, son tourment, Lampieur n’avait fait, chaque jour, — aux yeux de Léontine — que pousser plus loin ses aveux… Pensait-il qu’elle n’en avait rien conclu ? Cela l’humiliait… Elle n’était pas sotte à ce point. Voulait-il donc se moquer d’elle ? La malheureuse se