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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/177

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il n’avait pu réprimer un brusque tressaillement et cela n’avait pas étonné Léontine qui éprouvait en même temps une horreur instinctive. Cependant que personne, en dehors d’eux, n’eût découvert qu’une telle maison paraissait, comme on dit, attendre quelque chose, effrayait Léontine, car elle se demandait alors si cette chose n’intéressait pas qu’eux et ne prenait pas lentement sur leur esprit une force inexprimable.

… Ce n’était pas le premier soir que Léontine se posait une question si saugrenue et qu’elle la laissait sans réponse… Mais cette nuit, par un effet déconcertant, Léontine ne parvenait pas à se dégager d’une foule de vagues pressentiments. Elle s’abandonnait à eux, arrêtée devant la maison du crime et, la fouillant du regard, elle s’appliquait à tâcher d’en surprendre le redoutable secret. Qui l’y poussait ? Elle n’aurait pas su le dire… En outre, la malheureuse se rendait compte qu’à demeurer ainsi figée dans sa contemplation, elle courait le risque d’être surprise et d’éveiller, sans le vouloir, autour d’elle, des soupçons. Par exemple, quelqu’un n’était-il pas