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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/178

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embusqué derrière un des volets fermés de cette maison ? Il n’y avait là rien de vraiment impossible… Léontine se sentit glacée par une idée si naturelle. Elle s’affola… Elle descendit de quelques pas la rue et, singulièrement impressionnée par l’idée qu’elle venait d’avoir, surveilla tous ses gestes et se retourna plusieurs fois.

Or, nulle part, dans aucun des deux sens d’où l’on découvrait l’étendue de la rue, Léontine ne remarqua rien d’anormal. Le taxi n’avait pas bougé de place. Des gens, lointainement, allaient toujours, de temps à autre, et les prostituées les assaillaient, sans se lasser, de la même et discrète manière dont elles accompagnent la promesse du plaisir. Léontine les revit à l’endroit où elles se trouvaient tout à l’heure ; elle revit le taxi… Seuls, derrière, les agents avaient disparu.

« Bah ! songea Léontine… je me monte la tête avec ces machins-là… Quant à la chance qu’un flic reste toutes les nuits à espionner par la fenêtre les passants qui connaissent la maison… Oh ! là ! là !… quelle santé ! »