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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/201

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faux calcul qu’elle avait fait. Elle le constatait amèrement et son unique désir était d’oublier ses erreurs et de retourner, au plus vite, à son ancienne condition.

Elle y apporta des intentions si nettes que Lampieur le remarqua.

— Qu’est-ce que tu as ? s’informa-t-il d’abord auprès de Léontine.

Mais celle-ci ne lui répondait pas. Elle se murait dans un mutisme épais, le regardait, baissait la tête.

— Y a quelque chose, observait Lampieur.

Bientôt, Léontine refusant de l’accompagner le soir, à son travail, ses soupçons se portèrent sur les fréquentations de cette dernière et il s’en alarma. Quelle confiance avait-il en ces filles ? Il les savait bavardes et intrigantes. Ne provoquaient-elles pas Léontine à leur parler de lui ? Il était donc à la merci d’un racontar. Cela le rendit plus prudent, l’assombrit, lui donna des moments d’humeur… Quelle folie l’avait conduit à se confier à Léontine ? C’était