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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/215

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réait la pire difficulté. Lampieur la résolut le soir du crime ; à la tombée du jour, il entra dans la loge, dévissa la gâche du verrou et la fixa de telle façon qu’elle sautât sans difficulté. Ceci fait, il gagna sa chambre, prit des gants, un costume, des souliers dont il fit un paquet et se rendit à son travail. Il était calme. Le costume qu’il revêtit, après l’avoir encore brossé méticuleusement, les souliers qu’il chaussa n’avaient pas un atome de farine. Lui-même, auparavant, s’était nettoyé à grande eau, dans la cave. Il sortit comme le quart de minuit sonnait et ce ne fut qu’à son retour qu’il se rendit exactement compte des risques qu’il avait courus et des dangers auxquels il lui faudrait désormais, chaque jour, se soustraire et qui, de toutes parts, l’environnaient.

— La vieille !… sursauta-t-il…

Assis tout habillé sur son lit, Lampieur rêvait. Il voyait la malheureuse femme contre laquelle il s’était acharné… Il croyait l’entendre. Entre ses doigts, qui lui serraient la gorge, il sentait palpiter une chair gonflée. Cela lui fut abominable. Il relâcha, lentement, son étreinte et, à