Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/22

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et, lentement, d’un air qui semblait naturel, élevait son verre de vin blanc, d’une main mal assurée à hauteur de sa bouche et buvait une gorgée.

— Non, ils ne l’auront pas ! affirmait de nouveau le débitant. Parce que pour faire un coup pareil, en plein quartier des Halles, c’est sûrement pas une mazette !… Et puis, moi, mon idée, la voulez-vous ? Eh bien, c’est qu’il n’était pas seul à l’ouvrage, le bonhomme… ils devaient être deux… ou bien qu’une femme lui aura fait le guet.

— Une femme ?

M. Fouasse haussait les épaules.

— Parfaitement, affirmait-il… Une femme !… Et si jamais on met la patte dessus, cherchez pas… allez donc, ça sera cause à la femme… comme toujours.

— Comme toujours ! répétait l’assassin et, l’instant qui suivait, il achevait son verre et s’en allait de sa pesante démarche, la tête emplie d’un noir bourdonnement et ne sachant plus s’il devait encore chercher à découvrir celle à qui désormais il se sentait lié.

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