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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/222

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la tombe de la vieille pour y verser des larmes si, en échange, on lui avait promis quelque repos. Sa lâcheté ne s’opposait à aucune humiliation. Elle les désirait toutes au contraire. Elle implorait de lui venir en aide, de l’épargner… Était-il responsable ? Dans son incohérence, Lampieur se raccrochait aux plus faibles soutiens. Il appelait au secours mille preuves criantes de son ancienne honnêteté : ce n’était pas de sa faute s’il avait commis un tel crime ! Avait-il pu prévoir qu’il en serait, un jour, si affecté ?

Il ne demandait pas grand’chose, au fond ! Un moment de répit… une minute, une seconde… Ne le voulait-on pas ? Pourquoi ne le voulait-on pas ? Est-ce qu’on ne voyait pas, à ses supplications, qu’il était tout à fait sincère ?… Par pitié ! Il se mettrait à genoux. Il se frapperait la poitrine. Il se mortifierait de mille façons… Allait-on le repousser ? Allait-on exiger de plus durs châtiments ? Il y souscrivait à l’avance… Comment ? Ce n’était pas assez ? Qu’attendait-on de lui ? On n’avait qu’à le dire. Il était prêt à obéir… il ne discuterait pas.