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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/223

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— Va, marche ! sembla lui ordonner alors une voix qui résonna jusqu’en ses fibres les plus intimes.

Lampieur baissa la tête et continua d’avancer. Il arriva devant la boulangerie, en poussa rudement la porte, descendit dans la cave.

Un ouvrier, qu’il ne connaissait pas, se trouvait dans la cave.

— C’est toi, questionna-t-il, qu’il a fallu que je remplace ?

— C’est moi, dit Lampieur.

Il se dirigea vers un mur, gratta, enleva une grosse pierre, prit l’argent qui était dessous et, plongeant dans une poche cet argent, il s’en alla rapidement, sans même répondre au bonsoir stupéfait qui accompagna sa sortie.

Dehors, Lampieur n’eut pas grand’route à faire pour aller jusqu’à la maison qu’il éprouvait le besoin de revoir. Il s’approcha de cette maison, en examina longuement la façade, puis la porte, se recula, changea plusieurs fois de trottoir… Il y trouva presque un soulagement à sa détresse ou, du moins, celle-ci parut céder la place à des souvenirs si précis qu’ils absorbaient