Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/24

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taille à réagir ? Devant lui, accrochée à un clou, sa montre indiquait l’heure. Lampieur pesait la pâte, la modelait. Il ne pensait à rien. Le four chauffait… et, dans cette cave, l’homme, à la longue, oubliait son angoisse pour ne s’occuper que de l’heure qui, petit à petit, avançait dans la nuit et y frayait sa route au tic tac de la montre.

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L’idée cependant revenait et Lampieur en était prévenu par une sorte d’anxiété soudaine qui s’emparait de tout son être et le rendait attentif aux moindres bruits. Elle revenait. Elle l’attirait et, s’il essayait de lutter contre sa dangereuse emprise, il n’en était pas maître, car elle empruntait, pour le frapper au vif de sa détresse, le plus furtif craquement derrière lui ou le plus sourd écho, dans le mur de la rue, de talons arpentant les trottoirs.

De la cave, Lampieur ne voyait rien et il n’osait se demander qui pouvait bien se promener et parfois s’arrêter près du soupirail. Il