Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

insensés auxquels, si l’on ne résiste pas aussitôt, rien ne saurait plus empêcher qu’ils vous conduisent aux catastrophes. Lampieur s’en rendait compte et il se ressaisissait, mais est-ce qu’il n’était pas fou de se laisser ainsi tenter ? Il était fou… il perdait la raison… Ou bien, est-ce qu’il ne vivait pas, tout éveillé, dans un rêve ?

Il en avait comme l’impression, certaines nuits, quand, habité par il n’aurait pu définir quelle influence, il imaginait les allées et venues, autour du soupirail, de sa mystérieuse complice. Certainement, la nuit du crime, elle avait dû rôder ainsi, étonnée au début qu’il n’y eût personne en bas dans le fournil, puis surprise et se demandant la raison pour laquelle il n’y avait personne, se penchant, appelant, jetant les sous et la ficelle, et regardant encore par le soupirail si l’homme qui répondait d’habitude n’était pas endormi. Combien de temps avait-elle attendu ? À la fin, elle avait dû partir… Était-elle revenue avant qu’il eût regagné le sous-sol ? Lampieur aurait voulu le croire. Mais si elle avait plusieurs fois opéré ce manège