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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/52

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Elle n’était plus dehors dans la rue ; il lui semblait avoir parcouru, du fait qu’on l’eût menée où elle était, un chemin fantastique ; on ne l’empêcherait pas de se lever, de se diriger en droite ligne, vers l’escalier d’où venait la lumière de la cave, de descendre dans cette cave…

— Où allez-vous ? cria Lampieur.

Elle ne se retourna pas. Une force impérieuse l’avait mise sur ses jambes et conduite jusqu’au milieu du magasin. De là, elle distinguait les premières marches de l’escalier, le mur contre lequel une corde tenue par des crampons de fer servait de rampe et la voûte du sous-sol. La lumière qui venait d’en bas éclairait son visage. Ses yeux la reflétèrent ; ils étincelaient. Lampieur comprit qu’il n’arrêterait rien.

— C’est bon ! maugréa-t-il… Prenez la corde alors et baissez-vous. Elle prit la corde, elle se baissa. Machinalement elle obéissait à ce qu’on lui disait. Derrière elle, l’homme marchait comme s’il eût obéi, lui aussi, aux mêmes ordres, mais, tandis que Léontine descendait tout d’une pièce les escaliers à la manière d’une automate, lui se