Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/55

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cette cave vide ainsi qu’elle l’avait vue, la nuit du crime, en y jetant ses sous.

— Asseyez-vous, dit Lampieur.

Il approcha l’escabeau et expliqua :

— Près du four, on est mieux… c’est plus chaud… et puis on gêne moins pour le travail.

— Oui, oui, fit Léontine.

Elle s’assit comme il l’y invitait et le regarda mettre du bois dans le foyer, puis enlever sa veste et son maillot, et retirer, par deux ou trois, des pains cuits sur sa pelle.

— Ça va ? s’informa-t-il, au bout d’un long moment. Léontine remua la tête.

— De ce temps ! ajouta Lampieur, ici, on est bien.

— On est bien, répéta-t-elle.

Une odeur chaude, appétissante, imprégnait l’atmosphère. Odeur du bois sec qui brûlait, odeur du pain… Léontine la respira profondément.

— C’est drôle, dit-elle ensuite… Ça me rappelle quand j’étais petite… les commissions…

— Ah ! répondit distraitement Lampieur.