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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/69

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age par ses gestes et l’inquiétude qu’ils trahissaient. À la fin, Lampieur s’arrêta tout à fait et attendit. Que lui voulait cette fille ? N’allait-elle pas se mettre à ne plus le lâcher d’une semelle ? Il n’osait le penser. Cela le remplissait de haine et de détresse.

— Bon Dieu ! grommela-t-il.

Le long des bars, de vagues passants montaient et descendaient la rue. Des femmes à la porte d’un hôtel leur faisaient signe. Lampieur se détourna. Il vit, dans la perspective, des toitures profiler sur le ciel de sombres avancées d’où s’élevaient les flèches jumelles de l’église Saint-Leu.

— Pourquoi me suivez-vous ? dit Lampieur quand Léontine fut à portée de l’entendre… Vous voulez me parler ?

Léontine inclina la tête.

— Attention ! murmura-t-il alors entre les dents. Venez plus haut.

— Oui, y a les flics, observa-t-elle en jetant un coup d’œil rapide à deux agents postés près d’un débit.

Ils dépassèrent les agents.