Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/70

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— Hier soir… commença Léontine.

— Comment ?

— Ce n’est pas moi qui vous ai cherché, n’est-ce pas ? débita-t-elle tout d’une traite.

— Je ne parle pas d’hier soir, riposta Lampieur. Je parle de maintenant et je ne comprends pas, maintenant, votre idée d’être après moi comme vous l’êtes.

— Ce n’est pas une idée, fit la malheureuse.

— Si, dit Lampieur…, c’est une idée d’être après moi pour m’embêter, pour me faire du tort, des désagréments. Vous croyez que je ne l’ai pas senti ?

— C’est mal que j’ai, murmura Léontine.

Lampieur se renfrogna.

— Puisque j’ai mal, affirma-t-elle d’une voix sourde. Et il y a longtemps que ça me tient, allez ! Depuis des jours et des nuits… C’est là… ici, vous voyez ?

Elle toucha sa poitrine.

— Dedans, expliqua-t-elle… Je ne peux pas m’empêcher. Non. Je ne peux pas. C’est impossible. Ainsi, tout à l’heure, quand vou