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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/75

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— Oh ! là ! là ! gémit Léontine… Quel métier !

— Quel métier ! répéta Lampieur.

Il pressa le pas et entraîna sa compagne, après la rue Tiquetonne, dans le passage du Grand-Cerf qu’ils franchirent sans échanger leurs impressions. Le passage conduisait à de nouvelles rues mais plus calmes et moins éclairées. Lampieur et Léontine les suivirent et, sans savoir où ils allaient, ils marchaient en silence et n’osaient pas se retourner. À la fin, ils gagnèrent une buvette écartée où ils commandèrent du vin blanc, s’assirent, l’un devant l’autre, à une table et Lampieur tira sa montre.

— Voilà bien la onzième depuis un mois, observa Léontine.

— Et ils ne t’ont jamais prise ?

— Non, jamais.

— La onzième rafle ! dit Lampieur en regardant l’heure à sa montre.

Léontine ajouta :

— Qu’est-ce qu’ils croient faire ?

— On ne sait pas, murmura Lampieur… des fois que quelqu’un parlerait.

— Pensez-vous !