près le fait que dans les deux premières années la circulation flotta entre 10.000.000 et 45.000.000 francs ; que dans la première année de l’établissement définitif de la banque comme elle est aujourd’hui constituée (1806), elle monta à 76.000.000 et tomba à 54.000.000, tandis que l’année suivante elle fut entre 74.000.000 et 107.000.000, La période, — étant une période de grande perturbation dans le monde politique, — n’était pas bien calculée pour produire confiance dans l’esprit de ceux qui avaient vu les charretées d’assignats, dont la valeur n’excédait que peu celle du papier qui avait servi à leur impression. Sous le gouvernement de la Restauration cependant, les choses changèrent : la paix rétablie à l’intérieur et au dehors, un sentiment de confiance naquit peu à peu, — qui se manifesta dans une augmentation graduelle de la circulation, comme on le voit par les chiffres suivants[1] :
Maximum | Minimum | Moyenne | |
1819 | 135.000.000 | 79.000.000 | 107.000.000 |
1820 | 172.000.000 | 122.000.000 | 147.000.000 |
. | |||
1827 | 203.000.000 | 173.000.000 | 179.000.000 |
1828 | 214.000.000 | 188.000.000 | 196.000.000 |
. | |||
1833 | 228.000.000 | 193.000.000 | 210.500.000 |
1834 | 222.000.000 | 192.000.000 | 207.000.000 |
. | |||
1843 | 247.000.000 | 216.000.000 | 231.500.000 |
1844 | 271.000.000 | 233.000.000 | 252.000.000 |
1845 | 289.000.000 | 247.000.000 | 268.000.000 |
1846 | 311.000.000 | 243.000.000 | 277.000.000 |
On voit ici la fermeté croître avec le degré croissant d’utilité de la monnaie, qui s’est accompli au moyen de billets de circulation. Dans la première des périodes ci-dessus, le minimum de 1819 est moins de moitié du maximum de l’année suivante. Dans la seconde, la différence est moins d’un cinquième, dans la troisième moins d’un sixième. La quatrième période est de quatre ans, et dans les derniers mois commença une crise d’une intensité si effroyable que la banque eut peine à supporter l’orage ; et encore au moment de la calamité extrême, le montant de circulation reste presque exactement ce qu’il a été trois ans auparavant.
- ↑ Du Crédit et des Banques, p. 273.