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La centralisation tend toujours à détruire individualité et liberté ; et nulle part ceci n’est plus évident que dans les opérations financières des États-Unis. Le gouvernement fédéral cherche à détruire le pouvoir des États, en matière de circulation. Les gouvernements d’États dictent aux établissements locaux le mode de placement de leurs capitaux ; et la cité centrale paralyse le commerce par un resserrement des opérations de ses banques, tel qu’elles équivalent à moins qu’une seule journée de la production du sol et du travail du pays.

La quantité d’espèces nécessaires étant une quantité fermement croissante, tandis que son utilité en est une décroissante, les effets se manifestent dans un accroissement sans pareil de la classe des hommes intermédiaires, — agissant en qualité de courtiers, banquiers, changeurs de monnaie et autres semblables, et vivant aux dépens de ceux qui travaillent à produire et demandent à consommer. Les palais de ces personnages croissent rapidement en nombre et en splendeur, et dans la même proportion croît la hideuse misère dans les cités négociantes.

§ 12. — La stabilité de la circulation monétaire, dans l’Union, se trouve exister en raison directe de la liberté d’association pour la création de banques locales. Le système américain est plein d’anomalies, — l’action locale tendant vers la paix, le commerce et la liberté ; tandis que l’action centrale tend vers la guerre, le trafic et l’esclavage.

De toutes les institutions d’une communauté, il n’en est pas de capable de rendre une plus grande somme de services, et pourtant de moins comprise ou de plus calomniée, — et en général de plus redoutée, — que les banques. Chaque communauté a besoin d’un comptoir à monnaie, ou d’une place qui facilite relation entre ceux qui possèdent la monnaie et ceux qui, — ne l’ayant pas, désirent l’obtenir. Un individu cherche à avoir son petit stock en lieu sûr, un autre demande un mandat pour monnaie a payer sur une autre place ; un troisième veut avoir un billet au porteur qui lui épargne la nécessité de porter de l’or ou de l’argent, qui tous deux sont beaucoup plus lourds que le billet. Le propriétaire de mille dollars ou de mille livres sterling, les place dans une banque, qui les paye par dix, vingt, trente, cinquante ou cent petites sommes de l’exact montant désiré, — épargnant ainsi à son client beaucoup de travail et tout risque de perte. Dans les premiers âges de société, ces services se payent par une commission sur les sommes déposées et retirées ainsi ; mais plus tard les banques viennent à fournir la facilité plus grande de billets au porteur pour l’usage desquels elles ne prennent rien, — l’outillage de commerce venant à coûter moins à mesure qu’il se perfectionne.