Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 4.djvu/33

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M. DUBOIS, fils.

La voilà, lisez tout haut.

M. DISCRET, lisant.

Monsieur & cher Amant.

« J’ai l’honneur de vous écrire ces lignes pour vous faire à savoir que j’ai bien du chagrin ; parce que je crains déjà que, quand je serai votre femme, vous ne m’aimiez pas : voilà pourquoi ma chere mere me défend de vous parler davantage : ce qui met mon cœur en combustion, & que je ne passe pas une nuit sans dormir, en rêvant de vous : ce n’est pourtant pas que je vous aime autant que je vous aimois ; voilà ce que je ne voulois pas vous dire, quoique je croie que vous ne m’aimez plus ; mais la plume me tombe des mains, pour dire que cela n’est pas vrai, & que je vous aime toujours de tout mon cœur. »

Votre très-humble &
très-obéissante servante,
Janneton

Janneton ? (Il est étonné.)

M. DUBOIS, fils.

Oui, Janneton.