Aller au contenu

Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 7.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. BOIVIN.

C’est un tort dont nous nous sommes repentis dans l’instant. Quand on a fait une faute, elle entraîne dans une autre, & nous avons voulu nous excuser.

M. DE LA RIVIERE.

Et vous avez employé le mensonge ?

M. DE LA VIGNE.

Il est vrai : il nous a même paru plaisant ; mais nous nous sommes repentis promptement, & si vous voulez bien vous le rappeller, vous n’avez pas voulu nous entendre, ni reprendre votre argent.

M. DE LA RIVIERE.

Il est vrai. Quoi, vous m’auriez dit la vérité ?

M. BOIVIN.

Oui, Monsieur ; il y a même long-temps que nous hésitons à vous instruire du mauvais traitement que nous éprouvons ici. Nous avions cherché à nous en consoler d’une maniere, qui, je l’avoue, est contre la regle de cette maison ; & la gaieté qu’elle nous inspiroit, nous faisoit patienter ; mais la mauvaise opinion que M. d’Avarin a cherché à vous donner de nous, nous oblige enfin à rompre le silence, non pas pour nous justifier de deux fautes qui nous rendent très-coupables envers vous, mais dont il est la cause.