Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/43

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A tout ce que l’amour a de doux, de terrible,
A ce qui doit causer le plus grand désespoir.

CRIARDUS.

Que dis-tu, cher Trotas ; quoi ! ne puis-je savoir…

TROTAS.

Non, je ne puis parler.

CRIARDUS.

Non, je ne puis parler.Quelle douleur te presse ?
Faut-il mourir ? mourons… Oui ; mais sans la Princesse ?

TROTAS.

Il n’y faut plus penser.

(Il se renverse en arriere, & tombe sur le dos.)
CRIARDUS, le relevant avec le pied.

Il n’y faut plus penser.O ciel ! quoi donc, Trotas ?
Qu’est-elle devenue ? Allons, viens, suis mes pas.
Je ne saurois rester dans cette incertitude,
Marchons, courons, volons…

TROTAS.

Marchons, courons, volons…Dans votre inquiétude
Je dois vous arrêter ; écoutez mon récit.

CRIARDUS.

Ah ! je n’y pensois pas.

TROTAS.

Ah ! je n’y pensois pas.Je ne perds pas l’esprit :