Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/44

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D’un confident discret c’est l’usage ordinaire ;
Puisque je dois parler, je ne veux pas me taire.
Daignez m’entendre, enfin.

CRIARDUS.

Daignez m’entendre, enfin.Approchez ce fauteuil,
Aussi bien, cette nuit, je n’ai pas fermé l’œil.

TROTAS, traînant le fauteuil.

C’est donc le spectateur qu’ici je vais instruire :
De grace, écoutez-moi.

CRIARDUS.

De grâce, écoutez-moi.Eh ! que veux-tu me dire ?
Tu ne peux adoucir le sort le plus affreux.

TROTAS.

Non ; mais je dois parler de l’objet de vos feux.
Je reprends d’un peu haut. Lorsque pour la Princesse
Je vous vis de l’amour, je fus dans la détresse ;
Je prévoyois les maux qui menaçoient vos jours.

CRIARDUS.

Mais quoi, tu ne dis rien, & tu parles toujours !

TROTAS.

Votre amour pour Scandée enflamma de colere
Un pere qui vous aime, un roi que l’on révere,
Et qui vous destinoit…

CRIARDUS.

Et qui vous destinoit… Un objet odieux !