Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/48

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CRIARDUS.

Ingrate ! je vous fuis pour descendre au Tartare ;
Les tourments de l’enfer seront plus doux pour moi
Que la présence, hélas ! d’une femme sans foi.

SCANDÉE.

Soutiens moi donc, Trotas.
(Elle tombe dans les bras de Trotas.)

TROTAS.

Soutiens moi donc, Trotas.Elle perd connoissance.
De votre amour jaloux voyez l’extravagance.
Quoi ! sans l’entendre, ainsi faut-il la condamner ?
Prince, regardez la.

CRIARDUS.

Prince, regardez la.Rien ne peut m’étonner.
(Il la regarde.)
Comment ! elle se meurt. Quelle aveugle colere !
Malheureux que je suis ! mais, hélas ! comment faire ?
(Aux genoux de Scandée.)
Scandée, écoutez-moi, regardez votre amant :
Que ce regard est doux ! grands Dieux qu’il est touchant !

SCANDÉE.

Quoi ! je suis dans vos bras ! mon bonheur est extrême.
Vous m’aimez donc, Seigneur ?