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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/148

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vous fera pas tenir renfermé le plus long-tems qu’il pourra, pour vous éviter encore quelques nouvelles folies ?

Le Comte.

Laissons-le faire, Lebrun, il m’importe peu. J’ai fait la plus agréable découverte, la plus intéressante !…

Lebrun.

Je vous le répète, je ne vois de bonne découverte, moi, que de trouver un moyen de sortir d’ici & promptement.

Le Comte.

Écoute-moi. Tu sais l’abus que j’ai fait jusqu’à présent de tous mes biens pour devenir heureux, que courant sans cesse après les plaisirs, ils sembloient fuir devant moi, & que l’ennui les éclipsoit toujours ; je suis bien changé, Pasquin ! c’étoit ici que le bonheur m’attendoit.

Lebrun.

Ici ?

Le Comte.

Oui : mon cœur n’avoit point encore aimé, & c’est dans la paix & la solitude, que l’on connoît le véritable amour.