Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/149

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Lebrun.

Effectivement, vous voilà bien changé.

Le Comte.

Ah, sans doute, puisque j’aime, j’adore la Marquise de Vilmaur.

Lebrun.

La Marquise de Vilmaur ? Comment, une Veuve sage vertueuse, quelle fantaisie ! ah, Monsieur, vous n’y pensez pas ! quelque belle que soit cette Dame, à votre âge, voilà un triste amour, en vérité ; si on savoit cela à Paris, que diroit-on de vous ? On vous trouveroit bien baissé.

Le Comte.

Tous les propos qu’on pourra tenir, ne me feront rien du tout, je t’assure.

Lebrun.

Ah, sortons d’ici, & je vous verrai bientôt changer de langage, former chaque jour un nouvel engagement, rendre tour à tour hommage à toutes les femmes des différens états, & rire sûrement de tout ce que vous venez de dire.