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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/159

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de plaisir, & cela me rappelle, en vérité, le tems où je n’étois encore que sous-Lieutenant, en honneur.

Le Comte.

Mais vraiment je le crois bien. Et sait-elle Votre amour ?

Le Commandant.

Eh non, je ne lui en ai point encore parlé ; mais il est impossible que mes soins ne parviennent pas à la toucher ; elle se plaît à m’enflammer, ses regards minent vivement mon cœur ; je voudrois savoir si les miens font le même effet sur le lien, & cela me paroît difficile ; j’envoie souvent mes soupirs à la découverte, mais ils ne me rapportent rien.

Le Comte.

Cela est fâcheux ; cependant il ne faut rien brusquer ; car je crains pour cet amour là, celui que Madame la Commandante a pour Vous ; ce n’est pas que je blâme votre amour, au contraire ; mais si elle vient à le découvrir, elle en sera désolée.

Le Commandant.

Cela est très-bien dit, vous prévoyez tout & vous serez un excellent Général ; mais nous