Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/52

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Lahaye.

Il est vrai, mais je me suis fait Chevalier depuis que je suis veuf. Vous voyez, Monsieur de Ponbleu, le desir que j’ai de vous être allié, desir vif, qui n’auroit rien ménagé pour cela.

M. de Ponbleu.

Si l’on pouvoit contenter ce desir d’une autre manière, seriez-vous infléxible ?

Lahaye.

Infléxible ? Non ; je suis vif, mais non pas inflexible. D’abord qu’il y a un tempérament à prendre dans une affaire, je le saisis promptement.

M. de Ponbleu.

Je suis bien aise de vous voir penser comme cela.

Lahaye.

J’eus, l’an passé, un espèce de procès avec un homme d’honneur, il me revenoit une centaine de mille francs d’une succession ; celui qui me devoit, me dit qu’il ne vouloit plus, plaider, & il m’offrit cinquante, soixante, quatre-vingt mille francs ; je ne démordis pas, pour n’être pas changeant, il me donna les