Page:Carnot - Réflexions sur la métaphysique du calcul infinitésimal, 1860.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


123. L’analyse infinitésimale, envisagée sous ce rapport, n’est donc autre chose qu’une application, ou, si l’on veut, une extension de la méthode des indéterminées ; car, suivant cette méthode, je dis que lorsqu’on néglige une quantité infiniment petite, on ne fait, à proprement parler, que la sous-entendre et non la supposer nulle ; par exemple, lorsqu’au lieu des deux équations exactes


et


trouvées (9), j’emploie les deux équations imparfaites

et ,


je sais fort bien que je commets une erreur et je les mets, pour ainsi dire, mentalement sous cette forme

et  ;


et étant des quantités telles qu’il les faut pour que ces équations aient lieu exactement : de même dans l'équation

,


résultante des deux équations imparfaites ci-dessus, je sous-entends la quantité , telle que

,


soit une équation exacte ; mais je reconnais bientôt que cette dernière quantité est égale à zéro, parce que si elle n’était pas nulle, elle ne pourrait être qu’infiniment petite, tandis qu’il n’entre aucune quantité infinitésimale dans le premier terme ; or cela est impossible, à moins que chacun de ces termes, pris séparément, ne soit égal à zéro ; d’où je conclus qu’on a exactement

 ;