Page:Carnot - Réflexions sur la métaphysique du calcul infinitésimal, 1860.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs que l’on tire de ces équations primitives lorsqu’on les applique immédiatement à ce nouvel état. Comme ces deux états sont différents, il peut arriver que ces valeurs soient négatives ou même imaginaires, mais ce ne sont point là les vraies valeurs, ce ne sont que les valeurs de corrélation ; les vraies valeurs sont les quantités absolues qu’elles représentent ; et d’après la théorie que nous avons développée, ces véritables valeurs sont inverses à l’égard de celles qui leur correspondent dans le système primitif, lorsque leurs valeurs de corrélation sont des expressions négatives ; c’est ce que nous pouvons exprimer en disant que quand la valeur de corrélation d’une quantité devient négative, sa valeur absolue devient inverse, et c’est aussi ce qu’il faut entendre par le principe ordinaire que les valeurs négatives doivent être prises en sens contraire des valeurs positives. Ces valeurs négatives ne sont autre chose que des valeurs de corrélation, et les valeurs qu’on doit prendre en sens contraire des valeurs positives, sont les quantités absolues qui répondent à ces valeurs de corrélation, et qui en effet sont alors inverses à l’égard de ce qu’elles étaient dans le système primitif. On peut donc ne rien changer même à l’énoncé de la proposition reçue, et nous n’avons prétendu ici que lui assigner le sens précis qu’elle doit avoir, et en donner la démonstration par les seuls principes mathématiques.

Lors donc qu’on dit, suivant l’usage, que telle ou telle quantité devient négative, cela doit s’entendre de sa valeur de corrélation relativement à tel ou tel autre état du système, et lorsqu’on dit qu’alors il faut prendre cette quantité dans le sens opposé à celui qu’on lui avait attribué dans l’expression des conditions du problème, cela ne doit, au contraire, s’entendre que de la valeur absolue, qui en effet doit être prise sous une autre acception que celle qu’on lui avait donnée, tellement que si dans la mise en équation on lui avait donné l’acception d’une quantité , dans laquelle on aurait supposé , il faudra au résultat du calcul la prendre dans l’acception de la quantité inverse , dans laquelle on supposera .

Une valeur de corrélation négative n’est, comme l’on voit, autre chose que la valeur absolue prise collectivement avec le