Page:Carnoy - Littérature orale de la Picardie.djvu/56

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plaisir à cœur joie ! Fort bien, continuez ! Ah ! ah ! bien !

— Oh ! grâce ! grâce ! jamais je ne reviendrai ; jamais, je vous le promets ; je vous le jure ; je laisserai cette jeune fille en paix… Mais, de grâce, cessez de m’inonder d’eau bénite ! »

Le curé laissa enfin messire Satan se retirer avec sa botte de paille. On ne le revit jamais.

La jeune fille se maria quelque temps après et vécut fort heureuse. Quant à son père, il tint sa promesse et se débarrassa de l’avarice, le seul vice qu’il eût, à la vérité.


(Conté en juin 1880, par M. Albert Boulongne, de Beaucourt-sur-l’Hallue [Somme]).

II

le fermier tholomé et le diable



Entre Warloy et Contay, auprès du Mont-Failly, se trouvait autrefois une ferme habitée par un homme nommé Tholomé et par sa famille. La ferme avait d’abord été très prospère ; mais depuis la mort du père de Tho-