Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/101

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nette me parut plus timide qu’à l’ordinaire, elle ne folâtrait pas ; plus de bons mots, de saillies ; elle tremblait en me versant mon chocolat qu’elle renversa presque en entier sur moi ; elle tremblait en m’habillant ; elle était d’un sérieux extraordinaire. Enfin, elle jouait mon rôle de la veille. Ce n’était pas là mon compte ; je pris le parti de prendre le sien. Je folâtrai, lui fis mille niches ; mille plaisanteries, la raillai sur sa mauvaise humeur, lui demandai pardon de l’avoir traitée la veille avec tant de morgue. Pour faire ma paix je voulus qu’elle mangeât à ma table.

La cuisinière nous faisait faire excellente chair ; je fis boire à Jeannette quelques verres d’un vin blanc fort pétillant, et bientôt je vis ma jeune folle, excitée par mes caresses et par le vin, me le disputer par ses espiègle-