ries ; elle sautillait autour de moi, paraissait
avoir la tête prise ; elle me baisait
les mains, dérangeait et enlevait
mon fichu, soulevait mes jupons, et,
par saillies, les jettait assez haut pour
découvrir une partie de mes cuisses.
En faisant ces petites plaisanteries,
nous buvions vins fins, liqueurs, et
nous voilà toutes deux plus que gaies,
et continuant toujours nos folies.
Comme elle était beaucoup plus forte
que moi, j’avais bien de la peine à me
débarrasser d’elle ; en vain je cherchai
à prendre ma revanche, en passant
ma main sous ses jupons, toujours
son adresse surpassait mon attente,
j’enrageais : ses persécutions m’avaient
mise en nage. Je demande une trêve
pour ôter nos vêtemens ; elle y souscrivit,
en ajoutant que si mon envie
était de lutter, elle allait, comme moi,
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