lui laissa quelqu’argent et s’en fut, en
m’invitant à ne pas m’inquiéter, qu’elle
ne tarderait pas à revenir. Je résolus
de mon côté de m’abandonner au sort
de cette aventure ; c’est ce que je pouvais
faire de mieux, n’ayant pas le sou.
Le lendemain, je vis arriver ma patrone ;
elle me parla fort amicalement,
elle me dit que son intention était de
me conduire chez elle, si je voulais
me résoudre à changer extérieurement
de sexe ; elle ajouta que je n’aurais pas
à me repentir de ma complaisance, en
me parlant ainsi, elle me passait une
main douce sous le menton, m’attirait
à elle, s’approchait si près de moi que
je l’embrassai sur la bouche. Vous avez
l’air d’un petit libertin, me dit-elle ; mais
nous vous corrigerons ; allons, venez.
Mais nous quittons la personne de connaissance,
je monte dans sa voiture,
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