fixés sur une de mes jambes qui par
hasard étaient découvertes. Je fus touchée
de la langueur qui était peinte
dans ses yeux, j’eus pitié de ses tourmens.
Mais il fallait lui donner la facilité
de satisfaire son amour, sans avoir
l’air d’y consentir ; en conséquence,
sous prétexte d’un certain mal aise je
me mis au lit, en le priant de vouloir
bien rester jusqu’à l’arrivée de ma fille
de chambre. Quelques minutes après
je feignis un profond sommeil : je m’attendais
qu’il ferait quelque tentative
pour glisser sa main entre mes draps ;
mais son respect pour mon repos, le
tint immobile. Je rompis le silence et
adressant la parole comme à ma femme
de chambre, Lucile dis-je, prépare-moi
un lavement et tu me le donneras.
— Tout à l’heure, dit-il, madame, en
adoucissant sa voix.
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