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II
Un jeudi au matin mil huit cent soixante-dix-huit,
Le vingt-neuf août, sur la rivière Saint-Maurice,
Ont péri subitement
Le père, la mère et l’enfant.
III
Ce canot chargé faisant diligence,
Part de Mékinac, monte à la Grande-Anse,
Arrivée d’un frison d’eau
Qu’a fait verser ce canot.
IV
Ce qui a causé ce ravage étrange,
C’était une pointe où l’eau se tourmente ;
N’oubliez pas de prier,
Ce sont des amis qu’vous connaissez.
V
Ce coup est terrible. Près du Manigonse,
Et en bas du rapid’ de ce bois si sombre,
Voyageur a remarqué
Là qu’une croix est plantée.
VI
On s’en fut avertir dans le voisinage,
Chacun a couru avec grand courage,
Ils ont fait tous leurs efforts
Pour trouver ces pauvres corps.
VII
Ont fait les recherches, descendant sur le sable
En bas d’Mékinac suivant les écores,
Et c’est au pied d’un rocher
Qu’ont trouvé le père noyé.
VIII
Pendant les recherches personne se lasse,
Tout le mond’ s’empresse de chercher de tout bord ;
D’un quart d’heure assurément
Trouve la mère et l’enfant.