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IX
Cher enfant chéri qu’accompagnait son père,
Il a subi aussi le même sort de sa mère :
Ils seront tous regrettés,
Ils partent pour l’éternité.
X
Ô Vierge Marie, fill’ d’la bonne Sainte Anne,
Vous qui soulagez tant de millions d’âmes,
Je vous supplie humblement
De soulager les parents.
XI
Parents et amis qu’avez tous le cœur tendre,
C’est à vous aussi que je le demande :
Priez Dieu donc humblement,
Dieu sera reconnaissant.


Cette complainte a été admirée sur les bords du Saint-Maurice, et il est peu de familles où elle n’ait été chantée bien des fois.

On avait élevé une croix, ainsi que le dit la complainte, pour rappeler cet évènement funeste, mais l’inondation du printemps dernier a emporté cette croix. On la remplacera sans doute par une autre, car la mémoire de cet homme de bien est vivante dans tous les cœurs.

Enfin nous voici au rapide Manigonse. On va me dire : N’est-ce pas plutôt le rapide de la Manigance, parce qu’il faut se donner beaucoup de mouvement pour le remonter ? Allons, ne vous creusez pas la tête inutilement ; c’est un sauvage qui a donné son nom à ce rapide.

Manigonse est une abréviation du mot Ménahigonse qui veut dire épinette blanche.

Nous voyons figurer plusieurs fois ce nom dans les registres de la paroisse des Trois-Rivières, mais presque toujours avec quelque variante. Ainsi, dès l’an 1730, le 25 janvier, Dominique Manigonse vient aux Trois-Rivières pour faire baptiser un de ses enfants