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Régistres des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse des Trois-Rivières ? Nous ne chercherons certainement pas longtemps sans y trouver quelque chose.

Voici, en effet, ce que nous lisons au régistre de l’année 1823 :

Le dix-huit juin mil huit cent vingt trois, par nous vicaire soussigné a été baptisé Pierre Joseph né depuis quatre mois et quelques jours du légitime mariage de Jean-Baptiste Bostonnais abénaquis et de Marie-Anne Jeannot. Le parrain a été Pierre Delaunière, la marraine Émilie Delaunière qui n’ont su signer.

C. Th. Caron, ptre, vic.

Cela vous suffit, n’est-ce pas ? Ainsi, ces personnages qui vous paraissaient tellement anciens que vous auriez voulu jeter quelques doutes sur leur existence même, deviennent maintenant vos contemporains : les vieillards du Saint-Maurice ont pu les connaître, ils peuvent donc en parler avec connaissance de cause.

Mais voici l’île Longue, une île toute verdoyante, sur laquelle les gens de La Tuque viennent faire du foin. Nous ne sommes donc pas absolument éloignés de La Tuque.

Il commence à se faire tard, et pourtant il nous faut nécessairement faire une station ici. Au milieu de ses pêches infructueuses, notre bon petit Nestor s’était toujours écrié : c’est au lac à Quinn que nous prendrons notre revanche ! C’est là que nous tirerons de beaux brochets ! Eh bien ! ce lac à Quinn si longtemps désiré est sous nos yeux. Il a plutôt l’air d’un marais que d’un lac, mais le brochet fourmille entre les joncs qui voilent sa surface.

Ce petit lac doit son nom à M. J. Quinn, homme important de Québec, qui a fait le commerce de bois pendant plusieurs années sur le Saint-Maurice, et qui faisait paître ses chevaux ou récoltait du foin dans les environs de ce lac.

Nous mettons donc pied à terre auprès du lac à Quinn. S’il y a du poisson en cet endroit, il y a aussi