Page:Caron - Deux voyages sur le Saint-Maurice, 1889.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 6 —

lui permettaient pas un voyage aussi fatiguant, mais la charité ne connaît pas les obstacles. D’ailleurs, ces enfants qui n’avaient jamais vu leur père au milieu d’eux, le demandaient avec beaucoup d’instance ; il est allé se jeter dans leurs bras, et nul d’entre eux n’oubliera jamais les émotions de cette première et sainte visite.

L’un des heureux témoins de ces scènes touchantes sent aujourd’hui le besoin de dire ce qu’il a vu et ce qu’il a ressenti. Que dans notre narration aucun détail ne vous paraisse trop petit ; nous voulons, bienveillants lecteurs, que vous marchiez avec nous, que vous voyiez tout de vos yeux, comme si vous eussiez été présents.

À la fin, vous aurez pour agréable que nous fassions nos remarques et nos suggestions, le tout par amour de la religion et de la patrie.

Mgr Laflèche ayant décidé de faire la visite pastorale dans les missions du St-Maurice, il ne manquait pas de prêtres haut placés et vieillis dans le ministère qui eussent désiré l’accompagner ; mais Sa Grandeur, avec une bonté dont nous lui serons toujours reconnaissant, déclara qu’elle voulait garder auprès d’elle ses compagnons de la visite du mois de juin ; et c’est ainsi que, dans ce remarquable voyage, notre modeste individualité se trouve à côté de M. le chanoine Prince, qui avait sa place marquée d’avance auprès de Monseigneur.