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SERMENT ANNUEL.

d’être citée intégralement : « Nous, présidents, conseillers, avocats et procureurs généraux du Roi, greffiers, notaires-secrétaires, clercs et commis des greffes, et huissiers de la Cour, cy après nommés, promettons devant Dieu et en la Cour, ès mains de vous, monsieur le président, de garder et observer inviolablement le contenu au dit édit. » Quand la Cour eut arrêté qu’elle procéderait selon le désir du président, celui-ci déclara que ce serait peu de chose de jurer union catholique si chacun ne faisait effort pour instruire et maintenir en la foi sa femme, ses enfants, ses serviteurs et tous ceux qu’il avait sous sa puissance ; il exhorta chacun des officiers de la Cour à « perpétuellement garder le serment, non seulement au palais, mais partout ailleurs ». En présence de tous, le président Brullon s’agenouilla alors devant le plus qualifié des juges souverains et fit le serment sur « le tableau » où était peint le Christ crucifié. Tous les officiers vinrent ensuite faire en ses mains le même serment[1]. Cette scène peut être placée à l’audience de « huis clos » où se jurent les ordonnances. La formule jurée ne devait différer de celle qui vient d’être citée que d’une façon insignifiante ; le président faisait sans doute une courte harangue d’un caractère tout autre que les remontrances prononcées avec apparat en audience publique, et tous prêtaient serment. Il peut sembler étrange que les officiers des cours aient été astreints à réitérer le serment tous les ans. La Roche-Flavin a expliqué ce fait en disant que, les Parlements déposant chaque année leur autorité en même temps qu’une session se fermait, il était naturel qu’on leur imposât de jurer

  1. Registres secrets : 8 août 1585.