le Parlement ligueur[1] ; elle provoqua parfois des discours plus modestes, comme celui où le premier président, Claude de Faucon, en 1588, se contente de commenter les « mercuriales » en encourageant les officiers de la Cour à s’acquitter simplement de leurs devoirs[2].
Il résulte de tout ce qui précède que les « ouvertures de séances » s’effectuaient au Parlement de Bretagne avec un certain cérémonial. Il en était de même des « entrées » de quelques hommes de marque dont les juges souverains recevaient la visite ; certaines places leur étaient réservées suivant le rang de chacun. Il n’y a point d’exemples que les rois soient venus tenir de lit de justice au Parlement de Bretagne. Henri IV passa quelques jours à Bennes au mois de mai 1598, mais il ne parut pas en la Cour. A la même époque s’y rendit le chancelier de France, Philippe Hurault. Quand les juges souverains surent qu’il s’acheminait vers le palais, ils chargèrent un président et quatre conseillers d’aller au-devant de lui jusqu’à l’église des cordeliers ; le palais étant dans le couvent des cordeliers, la députation ne fit qu’en sortir et s’avança de quelques pas sur le « placis » Saint-François [3]. Le Parlement de Bouen avait été plus empressé en 1540, car ses officiers étaient allés chercher le chancelier Poyet jusqu’en sa demeure[4]. On a conservé les noms des magistrats bretons qui ramenèrent le chancelier en la Gourde Bennes le l/i mai 1598 ; c’étaient le président du Chastellier, les conseillers Croc, de Kercabin, Allaneau et de Blavon. Le chancelier, étant le chef de