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tôt paraître dans notre récit. Le premier soin du nouvel abbé de Saint-Martin fut d’obtenir de Charlemagne une charte de confirmation de tous les titres, privilèges, immunités et donations que possédait l’abbaye[1]. Il s’occupa ensuite du monastère de Cormery.

En 800, Charlemagne convoqua dans la ville de Tours les principaux seigneurs de ses États, et de leur consentement il procéda au partage de ses provinces entre ses trois fils, Charles, Pépin et Louis. Le souverain était alors occupé des plus graves affaires. Il partait pour Rome, où il devait être couronné solennellement par le Pape en qualité d’Empereur. Son séjour se prolongea plus qu’il n’aurait voulu par suite de la maladie de Liutgarde, sa femme, qui mourut à Tours, le 4 juin, et fut ensevelie à Saint-Martin. Quelques jours après, le 10 et le 11 juin, il concéda deux diplômes, à la demande d’Alcuin, concernant le monastère de Cormery. Le successeur de l’abbé Ithier n’avait pas mis en oubli la prière du fondateur, suppliant l’héritier de ses dignités de continuer et de perfectionner l’œuvre qu’il avait inaugurée.

Dans le premier acte, Charlemagne accorde l’autorisation d’établir à Cormery des moines soumis à la règle de saint Benoît. Il veut que le nouveau monastère reste à perpétuité sous la dépendance des abbés de Saint-Martin, sans que jamais personne puisse le distraire de ce puissant patronage ; en sorte que les bénédictins de Cormery aient droit à l’avenir à la protection et même à

  1. Le diplôme de Charlemagne, daté de Laon est de l’année 796, suivant les uns, et seulement de l’année 800, suivant les autres, Ibid. col. 68.