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son monastère, Benoît se retira ensuite dans une de ses terres où il fonda l’abbaye d’Aniane, qu’il dirigea jusqu’à sa mort, arrivée en 821. La demande d’Alcuin fut accueillie favorablement par un homme auquel l’attachaient les liens d’une vieille et sainte amitié, et avec lequel il aimait à entretenir une correspondance épistolaire. Ardon, disciple de saint Benoît d’Aniane, dont il écrivit la vie, nous a conservé à ce sujet quelques détails d’une charmante simplicité. « L’abbé de Saint-Martin de Tours, dit-il, envoie d’abord à l’homme de Dieu quelques présents pour servir d’introduction à sa requête. Ensuite il fait conduire des chevaux destinés à faciliter aux moines le long voyage qu’il vont entreprendre de la Gothie en Touraine. Cette armée pacifique traversa la France en chantant des psaumes et parvint heureusement à Cormery. Elle était composée de vingt moines y compris le supérieur[1].

Rien de plus précis, comme on voit, que ces détails relatifs à la fondation du monastère de Cormery et conservés dans des documents historiques contemporains. On reconnaîtra sans peine que le savant P. le Cointe a commis une erreur, quand il avance, à propos de l’établissement de Saint-Paul, que sous l’abbé Ithier les religieux de Saint-Martin commencèrent à former deux familles bien distinctes, les chanoines, qui demeurèrent à Tours, et les moines, qui se retirèrent à Cormery[2].

  1. La chronique d’Ardon nous donne une variante curieuse du nom de Cormery. « In monasterio, cui nomen Cormarine. »
  2. D. Car. Le Cointe. Annales écoles. Francorum, tom. vi, ad ann. 791, num. 50 et num. 52.