Page:Cartulaire de Cormery.pdf/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxi

de la transcription des manuscrits, et nos compatriotes d’alors n’étaient pas habiles à mettre l’orthographe, ce qui impatientait le vieux professeur de grammaire. La maison de Cormery avait un attrait particulier pour lui. Il y établit une école, et il y faisait souvent des séjours prolongés. Rien ne l’importunait dans cette charmante solitude, sur les bords verdoyants de l’Indre. Il la quittait avec peine, et quand les infirmités le forcèrent à rester à Tours, il lui adressa les adieux les plus touchants.


O mea cella, mihi habitatio dulcis, amata,
Semper in sternum, o mea cella, vale.
Undique te cingit ramis resonantibus arbos,
Silvula florigeris semper onusta comis.
Prata salutiferis florebunt omnia et herbis
Quas medici quoerit dextra salutis ope.
Flumina te cingunt florentibus undique ripis,
Retia piseator qua sua tendit ovans.
Pomiferis redolent pomis tua claustra per hortos,
Lilia cum rosulis candida mista rubris.
Omne genus volucrum matutinas personat odas,
Atque creatorem laudat in ore Deum[1].

Quel frais tableau, quelles gracieuses images ! Ne voit-on pas ce vieillard vénérable jeter un dernier regard sur son « cher monastère de Cormery, sa résidence favorite. Des arbres touffus le recouvrent de leur ombre bosquets délicieux toujours couronnés de fleurs. Les prés qui l’entourent continueront de s’émailler de fleurs et de produire des herbes utiles à la santé, que la main expérimentée du médecin viendra cueillir. Une

  1. Migne, Patrol. lat., tora. ci, col. 1431.