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rivière, aux bords verts et fleuris, l’environne de ses ondes, où le pêcheur ne jette jamais ses filets en vain. Les vergers et les jardins, les lis et les roses remplissent le cloître des plus doux parfums. Des oiseaux de toute espèce y font retentir leurs chants mélodieux dès l’aube matinale, et célèbrent à l’envi les louanges de Dieu créateur. »

Alcuin tenait de la libéralité de Charlemagne une petite terre en Champagne, au diocèse de Troyes. Il y bâtit un hôpital destiné à loger les pauvres et les étrangers. La fondation se fit en un endroit nommé DouzePonts. Outre les maisons au service des malheureux, il construisit un oratoire dédié à Notre-Dame. Cet établissement, à ce qu’il paraît, répondait à une des nécessités du temps et du lieu ; car, à peine achevé, il reçut en augmentation de revenus plusieurs terres, entr’autres celle de Marmeriville, située dans la Champagne Rémoise, comprenant dix manants. Cet hôpital donné d’abord à Saint-Martin de Tours[1], fut cédé au monastère de Cormery en 865 par l’abbé lngelvin, du consentement du roi Charles le Chauve. Les moines de Cormery y devaient entretenir vingt pauvres à perpétuité. Jusqu’en ces derniers temps, il figura parmi les prieurés de l’abbaye de Cormery sous le nom de Pont-sur-Seine.

  1. La charte relative à l’hôpital de Douze-Ponts, hospitale in loco celeberrimo qui vocatur XII Pontes, a été publiée d’après l’original, par D. Mabillon, Acta SS., smc. IV, Bened., pag. 177. Le savant éditeur pense qu’elle doit être rapportée à l’année 804, quoiqu’elle ne soit pas datée. Annal. Bened., lib. xxvii, num. 30. Elle se trouve reproduite dans la Patrol. lat., tom. c, col. 71, et tom. ci, col. 1432. Cartulaire de Cormery, p. 10.