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Martin avait suffi pour imposer silence à ses détracteurs. Fridegise, beaucoup moins célèbre, jusque là simple chanoine, pouvait-il se flatter d’échapper aux traits de la malignité ? Il n’y avait guère d’apparence. L’histoire n’en dit rien ; mais sa conduite le ferait aisément supposer, puisque nous le voyons lui-même solliciter l’autorisation impériale pour l’abbaye de Cormery d’élire un abbé particulier.

Le premier soin de Fridegise fut d’obtenir de Louis le Débonnaire une charte de confirmation des immunités accordées à Saint-Martin et à Cormery, et des droits concédés à ces deux établissements dans toutes les provinces soumises à l’autorité du successeur de Charlemagne. Une première expérience avait appris aux moines de Cormery quels avantages ils pouvaient se promettre de la libre navigation de deux bateaux sur quelques rivières ; en 807, un diplôme leur accorde le droit de naviguer librement sur tous les fleuves et rivières du royaume, avec autant de bateaux qu’ils le jugeront convenable[1].

Nous devons nous arrêter quelques instants à un diplôme de 816, scellé d’une bulle d’or, et d’une grande importance dans l’histoire des premières années de l’abbaye de Cormery. Au milieu des formules banales, qu’on retrouve à peu près les mêmes dans tous les actes émanés de la chancellerie Carlovingienne, Louis le Débonnaire exprime des intentions particulièrement bienveillantes à l’égard des religieux de Cormery. Le

  1. Ap. Baluze, Capitul. reg. Franc., t. ii, p. 401. — Migne, Patrot. lat. t. civ, col, 981. — Cartul. de Cormery, p. 13.