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à exécution. La septième année de l’empire de Louis le Débonnaire, un diplômé fut publié qui accordait aux moines de Cormery l’autorisation d’élire un abbé, suivant les constitutions de saint Benoît. L’abbé devait être choisi parmi les membres de la communauté. Afin de rendre l’élection plus utile au bien spirituel des frères, et d’éviter les conflits, toujours possibles au milieu d’hommes qui ont recours au scrutin pour faire triompher leur volonté, il f^ut stipulé qu’il serait permis aux moines de conférer le titre de supérieur à un religieux tiré d’une abbaye voisine. La liberté des votes était ainsi maintenue dans une complète indépendance. Une seule restriction fut imposée à la concession impériale : avant d’entrer en fonction, le nouvel abbé devait être agréé par le Chapitre de Saint-Martin. Enfin, l’Empereur, suivant en cela les suggestions de son chancelier, régla pour l’avenir que le nombre des moines à Cormery ne dépasserait jamais cinquante, et pour leur subsistance il assigna d’une manière spéciale les revenus des domaines de Tauxigny, de Fercé et d’Antogny, en Poitou[1].

Le premier abbé bénédictin de Cormery fut Jacob. Nous ignorons la date précise de son élection. Il est nommé la première fois, avec la qualité d’abbé, dans une charte en date du 27 mars 831. Cette pièce, publiée par Dom Bouquet, fut émise à la prière de Fridegise[2]. Nous y puisons les renseignements les plus précieux sur les travaux exécutés à Cormery par l’ordre et sous

  1. Raoul Monsnier, Hist. eccl. S. Mart., p. 112. — Cart. de Corm., p. 17.
  2. Rer. Gall. scriptores, t. vi, p. 572. — Patrol. lat., t. civ, col. 1195.