Page:Cartulaire de Cormery.pdf/28

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la direction de cet abbé. Les constructions entreprises par l’abbé Ithier étaient loin de répondre aux nécessités de la règle bénédictine. Alcuin avait fait venir les religieux d’Aniane ; mais la mort ne lui laissa pas le temps d’agrandir et de compléter les bâtiments. Il était réservé à Fridegise de construire le logis claustral, d’augmenter les salles communes et de rebâtir entièrement l’église. Monasterii ecclesiam a novo opère inibi construi fecit. L’histoire ne nous apprend rien de l’importance de cet ouvrage. Nous savons seulement que l’abbé Jacob, après l’an 834, fit achever le cloître et l’église, dont les premières assises avaient été posées par Fridegise[1]. Selon une pieuse légende, racontée longuement par Joachim Périon, et à la suite d’une vision, Jacob contribua fortement à la restauration de l’illustre abbaye de Saint-Maur, en Anjou. Suivant d’autres historiens, cette restauration serait due à un moine de Saint-Martin de Tours, nommé Lambert. L’abbé Jacob reçut d’un certain Hildélaïc quelques biens pour son monastère, donation confirmée par Louis le Débonnaire par une charte en date de l’année 836. Cette même année, dans les premiers jours du mois d’août, d’après l’obituaire de Cormery, Jacob mourut et fut enseveli dans l’église du monastère. Il eut pour successeur Audacher, sous le gouvernement duquel l’abbaye prit un développement extraordinaire.

Dès que l’abbaye fut solidement constituée, des maisons ne tardèrent pas à se grouper à son ombre. Ainsi commencèrent quantité de villes en France. Telle

  1. Raoul Monsnier, Hist. eccl. S. Mart., t. i, p. 113.